En France, la détention d’un animal dans un logement loué repose sur des règles claires : le principe général protège la présence d’un animal de compagnie dans une résidence principale, mais des exceptions existent et des responsabilités pèsent sur le locataire. Nous expliquons ici ce que dit la loi, ce qui peut être limité par le bail ou la copropriété, et quelles conséquences pour les parties.
Les points importants :
Pour une location à usage de résidence principale, la loi permet généralement la présence d’un animal — à condition de respecter le type de bail, le règlement de copropriété et votre assurance.
- Pour un logement principal, une clause d’interdiction dans le bail est réputée non écrite : exceptions à vérifier (locations saisonnières, logement de fonction, bail mobilité, chiens de catégorie 1).
- Consultez le règlement de copropriété : il peut limiter la circulation des animaux dans les parties communes ou imposer des règles supplémentaires.
- Vérifiez votre assurance habitation et la garantie responsabilité civile pour couvrir les dommages causés par l’animal ; obtenez une attestation si nécessaire.
- En cas de dégâts ou de nuisance, documentez immédiatement (photos, échanges écrits) : le bailleur peut retenir le dépôt de garantie ou engager une action en réparation.
Quelles sont les règles générales concernant les animaux dans une location ?
Sur la base de la législation française, un propriétaire ne peut pas interdire de manière générale la présence d’un animal dans une location destinée à l’habitation principale. Les textes applicables, notamment la loi du 6 juillet 1989 relative aux rapports locatifs et la loi du 9 juillet 1970, précisent que toute clause du bail qui prohiberait un animal est réputée non écrite.
Concrètement, si un bail comporte une clause absolue interdisant les animaux, le locataire peut considérer cette clause sans effet pour un logement loué à titre de résidence principale. Cette liberté concerne les chiens, chats et autres animaux familiers courants, ainsi que les termes associés comme « compagnon à quatre pattes » ou « animal de compagnie ».
Quelles sont les exceptions à cette règle ?
Il existe des situations où le propriétaire peut effectivement restreindre ou interdire la présence d’un animal. Ces exceptions résultent de la nature du contrat de location ou de la dangerosité de certains animaux.
Les principaux cas d’exclusion sont :
- les locations saisonnières ou les meublés de tourisme à courte durée (par exemple des séjours type Airbnb) ;
- les logements de fonction et les baux mobilité, qui répondent à des règles particulières liées à l’usage et à la durée ;
- les animaux classés comme dangereux par la réglementation, en particulier les chiens de la catégorie 1 (chiens d’attaque).
Dans ces hypothèses, une clause d’interdiction est recevable et s’impose au locataire. Pour les locations touristiques, l’exigence répond à la gestion de l’usage intensif et aux attentes des propriétaires ou gestionnaires du bien.
Quelles sont les responsabilités du locataire ?
La liberté de détenir un animal ne supprime pas les obligations qui incombent au locataire. Le locataire reste responsable des dommages causés par son animal, qu’il s’agisse de dégradations matérielles ou de nuisance pour les voisins.
Si un animal provoque des dégâts dans le logement (déchirures, sols et murs abîmés, mobilier endommagé) ou des troubles manifestes (aboiements répétés, saleté dans les parties privées ou communes), le bailleur peut exiger réparations, déduire des sommes sur le dépôt de garantie ou engager une action en justice pour obtenir réparation.
Par ailleurs, l’assurance habitation du locataire, notamment la garantie responsabilité civile, joue un rôle majeur. Nous recommandons de vérifier la couverture pour les dommages causés par un animal et, le cas échéant, de souscrire les garanties adaptées.
Que dit le règlement de copropriété concernant les animaux ?
Le règlement intérieur de l’immeuble ou le règlement de copropriété peuvent imposer des contraintes complémentaires. Ces règles s’appliquent en sus du bail et peuvent encadrer la circulation des animaux dans les parties communes, les modalités de détention dans l’immeuble ou l’interdiction de laisser l’animal se promener sans surveillance.

Par exemple, il est fréquent que le règlement interdise de laisser un animal errer librement dans les halls, ascenseurs ou espaces partagés. Ces dispositions visent à préserver la sécurité et le confort des autres occupants et sont opposables au locataire comme au propriétaire occupant.
Si vous envisagez de louer une partie de votre bien, renseignez-vous sur les règles spécifiques pour louer une partie de sa maison.
Y a-t-il des limites concernant le nombre ou le type d’animaux ?
Sur le plan locatif, le bailleur ne peut pas imposer un nombre maximal d’animaux dans un logement tant qu’aucun trouble ou danger n’est constaté. La restriction quantitative n’est pas valide par principe si elle vise une location à usage d’habitation principale sans autre motif.
Cependant, le Code de l’environnement et d’autres textes réglementent la détention d’animaux sauvages ou exotiques. Certains animaux jugés dangereux ou présentant un risque pour la santé publique peuvent être interdits ou soumis à autorisation administrative. Dans ces cas, l’interdiction relève d’une règle publique et non d’une simple clause contractuelle.
Quelles sont les implications concernant les animaux dangereux ?
La loi distingue des catégories pour les chiens dits dangereux. Les chiens de catégorie 1 (chiens d’attaque) peuvent être interdits dans une location, même si celle-ci constitue la résidence principale. Cette catégorie comprend des types comme les pitbulls et d’autres races désignées par la réglementation.
L’objectif de cette classification est de prévenir les risques d’agression et de protéger les tiers. Pour un locataire, cela signifie que la détention d’un chien classé peut être refusée par le bailleur ou faire l’objet d’une interdiction légale indépendante du contrat de location.
Pour synthétiser les cas et leur qualification, voici un tableau récapitulatif clair.
| Situation | Prohibition possible par le bail | Commentaires |
|---|---|---|
| Location à usage de résidence principale | Non (clause réputée non écrite) | La loi du 6 juillet 1989 et la loi du 9 juillet 1970 protègent la présence d’animaux familiers. |
| Locations saisonnières / meublés touristiques | Oui | Les propriétaires peuvent imposer des règles pour la courte durée. |
| Logement de fonction / bail mobilité | Oui | Contrats particuliers avec restrictions possibles. |
| Chiens de catégorie 1 (attaques) | Oui | Interdiction légale indépendamment du bail. |
| Nombre d’animaux | Non (sauf trouble) | Le bailleur ne peut limiter le nombre sans justification de trouble ou danger. |
| Animaux exotiques / sauvages | Variable (réglementation environnementale) | Le Code de l’environnement peut interdire certaines espèces. |
Résumé des droits et responsabilités des locataires vis-à-vis des animaux
En synthèse, le principe applicable est la liberté de détenir un animal dans une location à usage d’habitation principale, sauf exceptions liées au type de contrat, à la dangerosité de l’animal ou aux règles de copropriété. Le locataire peut ignorer une clause d’interdiction générale incluse dans le bail pour un logement principal.
Parallèlement, le locataire doit répondre des dégâts et des troubles causés par son animal, en engageant sa responsabilité civile et en respectant les dispositions du règlement de copropriété. En cas de conflit, le bailleur dispose de recours pour obtenir réparation ou faire constater le trouble par la justice.
Si vous êtes locataire, vérifiez le type de bail, la nature de l’animal et le règlement de copropriété, et assurez-vous d’avoir la couverture d’assurance adaptée. Si vous êtes bailleur, distinguez clairement les locations saisonnières et les logements soumis à réglementation particulière avant d’imposer des restrictions.